GUIDES
Ethereum, une vraie révolution ?
Fortement séduit par le Bitcoin, Vitalik Buterin, publie (à son tour) le livre blanc de l’Ethereum en décembre 2013 seulement à l’âge de 19 ans. Suite à une ICO (levée de fonds sous forme d’émissions de tokens) de grande ampleur, le réseau Ethereum est lancé le 30 juillet 2015.
Rappel INTRODUCTIF
Qu’est-ce que l’Ethereum ?
L’objectif pour Buterin est d’aller au-delà du concept du Bitcoin. Contrairement à ce dernier qui se focalise sur les transactions financières, Ethereum est une plateforme décentralisée offrant la possibilité de créer et exécuter des « Smart Contracts » et des applications décentralisées (dApps).
D’une part, les applications décentralisées (DApps) sont des programmes s’exécutant sur une blockchain. Contrairement aux applications traditionnelles, leur code, leur infrastructure et leurs données ne sont pas stockés sur des serveurs privés, mais sur une blockchain publique, partagée et ouverte. D’ailleurs, Ethereum compte à ce jour plus de 3 000 DApps.
D’autre part, les “Smart Contracts” sont essentiels aux DApps. Ce sont des fichiers de code qui exécutent des actions automatiquement une fois que certaines conditions sont remplies. Une fois déployés, ils ne changent pas et font fonctionner les DApps de manière autonome, éliminant ainsi le contrôle central. Les DApps restent toujours accessibles même si l’équipe originale se retire, car elles sont liées aux Smart Contracts, et sont donc non contrôlées par une entité.
Le token natif du réseau est l’Ether (ETH) : il est utilisé pour payer les frais de transactions, exécuter ces “Smart Contracts” et participer à des votes pouvant influencer l’avenir du réseau (pure gouvernance).
À sa création, le réseau fonctionnait, tout comme le Bitcoin, sur le « Proof of Work ». Cependant, depuis le 15 septembre 2022, Ethereum est officiellement passé au « Proof of Stake« . Les validateurs, participants du réseau, sont sélectionnés en fonction de leur quantité de cryptomonnaie en jeu (« stake« ) pour créer et valider des blocs, sans résolution de problèmes mathématiques complexes comme en Proof of Work. Leur « stake » démontre leur engagement financier dans la stabilité du système, renforçant ainsi la sécurité. Tout acte frauduleux risque de leur faire perdre leur « stake« , les motivant à agir de manière honnête.
PROOF OF STAKE
Comment fonctionne Ethereum ?
Contrairement au Proof of Work qui se base sur la puissance de calcul et la résolution de problèmes complexes, le Proof of Stake se base plutôt sur la détention de cryptomonnaie et d’enjeu dans le réseau et se décline en deux étapes majeures :
- Les validateurs, étant les participants majeurs du réseau, montrent leur engagement en bloquant une quantité importante d’Ether comme garantie, c’est leur « enjeu » (stake). Dans le cas du réseau Ethereum, la quantité minimale est de 32 ETH, soit environ 73600$ au 25 décembre 2023.
- Un validateur est choisi aléatoirement pour créer et valider un bloc de transactions avec une probabilité accrue en fonction de son enjeu en échange de récompenses. Ces mêmes récompenses comprennent des frais de transactions et parfois de nouvelles unités d’Ether. D’autres validateurs valident également la transaction assurant le fameux consensus décentralisé.
Ainsi, le Proof of Stake est plus économe en énergie que le Proof of Work (réduction de 99% d’énergie dans le cas de l’Ethereum suite au passage du PoW au PoS). De plus le PoS sécurise la blockchain en rendant couteuse la manipulation. En effet, en cas de fraude, une partie voire la totalité de leur enjeu peut être confisquée. Enfin, cette migration aura permis au token de devenir déflationniste. En effet, au 27 décembre 2023, le passage au Proof of Stake aura permis de détruire 339 300 tokens contre une création potentielle de 4,89 millions de tokens en restant sur le Proof of Work.
Cependant, le Proof of Stake est critiqué pour générer des inégalités et concentrer la richesse, étant donné que les détenteurs majeurs d’Ether ont plus de chances d’être choisis en tant que validateurs.
UTILITÉ ET PERCEPTION
Pourquoi fait-il autant parler ?
Tout comme le Bitcoin, Ethereum fait débat auprès de la communauté crypto et des investisseurs. En plus de l’aspect bien plus spéculatif et volatil que le Bitcoin, le nouveau statut de token déflationniste de l’Ether est souvent remis en question. En effet, à ce jour et contrairement au Bitcoin, il n’y a pas de nombre maximum d’Ether. Néanmoins, la révolution que représentent les Smart Contracts et les DApps lui vaut le statut d’“Internet Décentralisée”.
Avant l’arrivée du réseau Ethereum, il était très difficile de créer un nouveau cryptoactif puisqu’il fallait créer une nouvelle blockchain, motiver des mineurs, mettre en place un système de portefeuilles et surtout créer de la demande et de l’adoption. Grâce à Ethereum, créer un cryptoactif sur le réseau prend quelques minutes via un “Smart Contract” et les créateurs profitent du réseau et de sa notoriété pour se développer. Cette innovation incitera des développeurs à travailler dans l’univers de la blockchain et provoquera l’émergence des fameuses DApps. Ces dernières vont permettre, entre autres, la création de jeux vidéo, l’offre de services financiers décentralisés (DeFi) ou encore la génération et gestion de collections d’art numérique (NFT).
Par ailleurs, Ethereum n’est pas encore au bout de son développement. Selon Vitalik Buterin, la plateforme serait seulement à 55% de sa forme finale puisque 4 étapes sont encore à achever. Ainsi, pour son immense potentiel et pour toutes les raisons précédemment énumérées, les investisseurs particuliers et institutionnels apprécient fortement Ethereum.
Depuis sa création, Ethereum incarne l’innovation au cœur des technologies décentralisées, symbolisant une inspiration majeure dans l’univers crypto. Malgré les défis et les interrogations persistantes, Ethereum demeure le moteur d’un écosystème dynamique de projets audacieux. Son immense potentiel s’étend à différents secteurs, de la finance à la logistique, attribuant à Ethereum une importance incontestable à surveiller avec l’évolution de la révolution blockchain.
Omar Dibo
Analyste, auteur et coach - Certifié AMF
Après des études en finance et gestion de patrimoine, Omar débute sa carrière en banque privée démontrant ses compétences techniques et sa capacité à comprendre les besoins financiers des clients. Il évolue en tant que trésorier dans une société de services (pétrole et gaz) développant ainsi une compréhension de la finance d’entreprise.
Avec une vision globale de la finance, Omar croit fermement que l’éducation à l’investissement et l’ouverture à tous ces domaines sont cruciaux pour construire un avenir financier solide. C’est pourquoi Omar vous invite à explorer l’univers crypto, contribue sur tous les autres sujets traités par Finneko et anime nos différentes communautés (X et Discord).
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