CHRONIQUES

Élections mexicaines : une nouvelle ligne de front pour la Chine ou un partenaire idéal pour les Etats-Unis ?

 

Claudia Scheinbaum, candidate du parti de gauche actuellement au pouvoir au Mexique (Morena), a remporté l’élection présidentielle avec 59,36% des suffrages exprimés, face à Xochitl Galvez (27,91%) et Jorge Alvarez Maynez (10,42%). Cette victoire marque certes une continuité politique mais permet l’accession au pouvoir d’une femme, dans un pays rongé par les féminicides (10 assassinats de femmes par jour selon l’ONU).

Cette “fille de 68” porte des projets politiques en faveur de la transition écologique, de l’égalité homme-femme et d’un progrès social au sein d’un Mexique en proie aux inégalités (coefficient de Gini en 2022 : 0,435). Au-delà, elle sera amenée à jouer un rôle incontournable dans la guerre commerciale se tenant actuellement entre la Chine et les Etats-Unis. Elle prendra ses fonctions le 1er octobre prochain.

Claudia Sheinbaum, candidate pour le Mouvement de régénération nationale (Morena), se sera vue jeter des fleurs par plusieurs dirigeants à l’instar de Biden, Macron ou encore Poutine à l’issue d’une victoire raflée haut la main, dans un contexte de hautes tensions alors que plus de 25 assassinats sont à déplorer dans le cadre des élections municipales ayant lieu concomitamment. Face à elle, écrasés par le poids de l’inéluctable, Xochitl Galvez, représentante de l’alliance «Force et cœur pour le Mexique» (centre droit), et Jorge Alvarez Maynez (centre gauche) s’inclinent. Morena demeure donc, meneur de l’alliance «Continuons de faire l’histoire», rassemblant un large pan de la gauche mexicaine. Sa victoire est confortée par une majorité qualifiée au Congrès, ce qui lui laissera une liberté d’exercice dans les réformes qu’elle conduira, liberté dont on sait qu’elle est précieuse pour la réalisation d’un projet politique.

Élections mexicaines

Qui est Claudia Sheinbaum et quel programme économique pour le Mexique ?

Claudia Sheinbaum est une scientifique et femme politique de 61 ans ayant commencé sa carrière en tant que climatologue et experte sur les sujets énergétiques. Dans ce cadre, elle a notamment contribué à la rédaction des quatrième et cinquième rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), dont elle a fait partie jusqu’en 2013. Son appétence pour les questions environnementales la suit tout de même au cours de son mandat de cheffe du gouvernement de la ville de Mexico, obtenu en 2018. Elle ne s’arrête en revanche pas à cette première nécessité mais s’engage sur les questions de sécurité et de lutte contre la criminalité, s’investit sur le développement de la ville en termes d’infrastructures et porte la voix des femmes en créant un secrétariat aux droits des femmes.

Elle amène donc avec elle au sommet de l’Etat mexicain des ambitions déjà bien définies. Mais qu’en est-il du sujet économique alors qu’elle succède à son homologue Andrés Manuel Lopez Obrador, dit AMLO? Faisons un état des lieux des projets économiques de Claudia Sheinbaum pour la quinzième économie mondiale (2023, 1 476 Mds USD de Produit Intérieur Brut) autour de trois grands axes.

 

  • Développement les infrastructures nationales : Dans les pas des grands projets de construction engagés par Andrés Manuel Lopez Obrador, elle souhaite prendre en main trois chantiers majeurs d’infrastructures publiques : la raffinerie de pétrole de Dos Bocas (capacité de production : 340 000 bpj), cruciale dans l’approvisionnement et l’autonomisation du pays en matière de carburant tandis qu’il est le douzième producteur mondial et que Pemex est dans un marasme financier durable ; le Train Maya, déterminant dans le développement de l’économie touristique ; et le corridor de l’isthme de Tehuantepec, alternative au canal maritime de Panama. Cet aménagement du territoire est l’occasion d’embaucher des résidents mexicains et de renforcer les infrastructures du pays, cela étant toutefois conditionné par la possibilité de financer ces travaux pharaoniques.
  • Accélération de la transition écologique du pays : Déçue par le président lui précédant ayant accentué le poids des énergies fossiles dans le mix énergétique du Mexique, Claudia Sheinbaum a la volonté de verdir l’économie mexicaine. Cela passe par le fait de donner une place toujours plus importante aux énergies renouvelables et de lutter contre la prolifération de l’usage d’énergies fossiles.
  • Soutien du pouvoir d’achat des mexicains tout en luttant contre les inégalités : Dans la continuité des réformes salariales et sur les aides menées par AMLO, la future présidente souhaite augmenter le montant du salaire minimum instauré par son prédécesseur et étendre le nombre de bénéficiaires. Cette mesure participe du soutien de la demande du pays, enrichissant une population dont une partie non négligeable subit une situation de pauvreté.

Source : Présidence mexicaine – AFP, départ du Tren Maya

Ces projets sont coûteux et vont exiger des financements supplémentaires, qui passeront par un endettement de l’Etat ou par l’extension des produits de recettes fiscales. En 2023, le poids de la dette dans le PIB est de 46,8%. S&P Ratings estime de plus que les perspectives en matière de solvabilité sont stables, notant le pays BBB+. Néanmoins, une alerte émise par l’OCDE fait état de la possibilité d’un déficit public à hauteur de 5,9% du PIB pour 2024, un niveau des plus élevés depuis les années 1980. Les grands chantiers ne sont pas gratuits…

Élections mexicaines

Coup d’oeil sur l’économie mexicaine

Le Mexique est une nation qui a su montrer sa résilience face aux crises successives, subprimes puis Covid, mais il n’en demeure pas moins que des fragilités structurelles font toujours défaut au pays. En 2023, le pays bénéficie d’une croissance de sa richesse nationale de 3,1%, mais les perspectives sont revues à la baisse par l’OCDE, avec 2,5% en 2024 et 2% en 2025. En cause, le ralentissement de l’activité américaine, principal partenaire du Mexique. La crise pandémique a en outre contribué au gonflement de l’inflation mexicaine, passant de 3,4% en 2020 à 7,9% en 2022, avec un pic de 8,7% sur les mois d’août et de septembre 2022. En revanche, elle retombe en 2023 pour atteindre les 5,5 points, et devrait continuer de chuter de concert du freinage de la croissance économique.

L’économie mexicaine est tertiarisée, avec 58,7% du PIB issu du secteur serviciel. Le secteur manufacturier concentre 31,5% de la richesse nationale tandis que l’agriculture s’en octroie 4,1%.

Pourtant, le secteur de l’agroalimentaire est nourricier pour le pays. En effet, le Mexique est le onzième producteur agricole sur la scène internationale et l’un des principaux exportateurs mondiaux de produits agricoles, tels que les avocats, les tomates et les mangues. Les entreprises agroalimentaires mexicaines, telles que Gruma et Grupo Lala, continuent d’investir dans la modernisation de leurs installations et dans l’expansion de leurs capacités de production (on parle d’Agritech) pour répondre à la demande croissante sur les marchés nationaux et internationaux.

D’autre part, le Mexique est l’un des principaux producteurs mondiaux de plusieurs minéraux utilisés dans le secteur industriel, notamment l’argent, le plomb, le zinc et le cuivre. Par exemple, en 2023, le Mexique était le premier producteur mondial d’argent, avec une production atteignant près de 6 400 tonnes métriques, représentant environ plus d’un cinquième de la production mondiale.

Il n’en demeure pas moins que les secteurs secondaires et tertiaires sont également pourvoyeurs d’entreprises remarquées à l’échelle mondiale. Dans le secteur financier par exemple, des entreprises telles que Grupo Financiero Banorte et Grupo Financiero BBVA Bancomer jouent un rôle central. Le segment des Fintech, qui représente 3,3% du PIB, a également le vent en poupe, porté par des législations encadrant l’activité, un tissu d’entreprises profus (650 entreprises début 2023) et une population cumulant parfois jeunesse et urbanité. Une autre illustration est le domaine de la technologie, dans lequel des entreprises comme América Móvil se distinguent. Cette entreprise de télécommunications est l’un des principaux fournisseurs de services de téléphonie mobile en Amérique latine, avec une présence significative au Mexique.

En outre, dans la continuité des efforts que Claudia Sheinbaum souhaite mettre dans la transition écologique, le secteur de l’énergie renouvelable offre des opportunités attrayantes. Le Mexique dispose d’un immense potentiel en matière d’énergie solaire et éolienne, et le gouvernement a mis en place des incitations fiscales et des politiques favorables pour encourager les investissements dans ce domaine. Des entreprises telles que Enel Green Power et Acciona ont déjà investi massivement dans des projets éoliens et solaires au Mexique, contribuant à la transition vers une économie plus verte.

L’économie mexicaine bénéficie donc d’un tissu industriel déjà constitué qui ne demande qu’à être solidifié, d’une proximité géographique avec l’économie américaine ainsi que d’une population nombreuse (plus de 130 millions d’habitants en 2022) et jeune. Ces forces doivent toutefois être nuancées par un taux de pauvreté encore très élevé (36,3% de la population en 2022, dont 7,1% en situation d’extrême pauvreté), une dépendance vis-à-vis des Etats-Unis induite par leur rapprochement géographique, un fort degré d’économie informelle (estimée à plus de 50% de l’activité économique nationale) et d’une faible part des recettes fiscales dans le total du pays (17%). Le paroxysme de la faiblesse structurelle de cette économie réside dans la forte criminalité régnant dans le pays. Elle est perpétrée par des logiques de cartels liés à la drogue et au trafic de stupéfiants. Cela s’accompagne d’un nombre élevé de meurtres au sein de la population et a des répercussions sur la probité à l’œuvre dans les institutions gouvernant le pays.

Le Mexique a par conséquent le moteur pour avancer à un rythme soutenable. Néanmoins, son carburant vient parfois à manquer ou même à ne pas être de la meilleure des qualités, des freins structurels venant ralentir la croissance du pays. Enfin, ce moteur doit s’adapter aux enjeux qui sont les nôtres et entamer un virage plus franc pour prendre la voie de la transition écologique, comme le porte l’ex-climatologue et future présidente Claudia Sheinbaum.

Élections mexicaines

Les réactions et les perspectives après une élection historique

Après l’annonce de son élection le 3 juin, le peso mexicain a été déprécié à hauteur de 4,3% sur la journée de lundi et la bourse mexicaine a fini dans le rouge. Ce n’est pas tant la seule élection de Claudia Sheinbaum au pouvoir qui a entraîné cette perte mais plutôt l’ampleur de sa victoire, écrasante et confirmée par la majorité obtenue par son alliance au Congrès. En effet, la possibilité d’une majorité généreuse au sein de cette institution du régime mexicain donne une liberté de manœuvre au Morena. Les marchés ont alors craint des changements institutionnels profonds à même d’affecter le fonctionnement politique du pays. De plus, le programme dispendieux de la candidate ne peut être viable sans recettes apportant une compensation financière nécessaire à l’équilibre des comptes publics. Le Mexique a alors accusé le coup de ces craintes avec des conséquences visibles sur les marchés.

Source : TradingView, Graphique Taux de change Mexican Peso/US Dollar. Une dépréciation forte se remarque à compter du moment où les marchés anticipent une majorité confortable pour le parti Morena (à compter du 3 juin).

D’autre part, le Mexique ne peut se passer des Etats-Unis alors que 82% des exportations mexicaines transitent vers le Nord et que Mexico reçoit en échanges des imports américains à hauteur de 44% de ces importations totales. Les biens et services chinois sont les seconds les plus importés (20%). A l’aune de la guerre commerciale entre Pékin et Washington, se traduisant en particulier par des barrières tarifaires érigées par Joe Biden, le Mexique peut endosser un rôle crucial. En effet, le président chinois comme son ministre des Affaires étrangères ont tous deux félicités la nouvelle élue pour sa victoire et réaffirmé leur volonté de créer un lien puissant unissant les deux économies émergentes. Ils souhaitent par ailleurs «porter leur relation bilatérale à un nouveau niveau». Wang Youming, directeur de l’Institut des pays en voie de développement du Institut d’études internationales de Pékin a de surcroît souligné l’intérêt d’une collaboration accrue de Mexico avec la Chine. Le Mexique est riche de plusieurs réserves de lithium qu’il peut exploiter en vue de s’impliquer sur le volet de la transition énergétique. Dans ce cas, la Chine possédant une expertise sur l’exploitation du métal alcalin pourrait lui venir en aide. Un appui pourrait en outre émaner du pays du Milieu sur les infrastructures de transports ferroviaires à grande vitesse.

Toutefois, les algarades entre Chine et Etats-Unis pourraient signifier que Washington serait peu enclun à laisser Mexico opérer ces rapprochements. Un enjeu commercial et industriel de taille se joue donc, les Etats-Unis ayant un coup d’avance par leurs liens solides avec le Mexique en matière d’échanges de biens et de services. Il n’en demeure pas moins que les tentatives de rapprochements se multiplient. Néanmoins, si Donald Trump remporte le scrutin présidentiel le 5 novembre prochain, les cartes pourraient être rebattues. Le dialogue avec la Chine pourrait être rétablie et le Mexique mis sous embargo. Cette perspective, vous vous en doutez, n’est pas la plus reluisante pour Claudia Sheinbaum, perdant son partenaire principal.

Samuel Brel

Samuel Brel

Auteur

 

Convaincu de l'importance de démocratiser la pensée économique, Samuel rédige depuis deux ans une newsletter quotidienne pour ouvrir les esprits aux enjeux actuels.

Alliant conviction et passion, il vous propose chaque semaine la Lettre Finneko et notre Chronique hebdomadaire, pour suivre les événements influençant les investissements.

Les taux directeurs de la FED en 2025

Le marché obligataire est pris entre les projets de la Réserve fédérale de réduire les taux d’intérêt et le risque d’une hausse de l’inflation et des niveaux de la dette fédérale.

Le Viêtnam sera-t-il le nouvel eldorado du continent asiatique ?

Dans la continuité d’une précédente rubrique dédiée à l’analyse des émergents, cette semaine, nous avons décidé de nous intéresser à un pays rarement mis en avant, dans l’ombre de ses voisins régionaux tels que la Chine ou l’Inde. Pourtant, cette nation fait partie des économies les plus dynamiques de l’Asie du Sud-Est, cette véhémence économique étant le déterminant de l’émergence d’un pays qui fut en prise avec le fléau de la guerre jusqu’en 1975.

La macroéconomie comme facteur crucial dans une stratégie d’investissement : les Fintechs

Le secteur des FinTechs, bien qu’ayant le vent en poupe depuis quelques années en raison de sa forte croissance, est évoqué pour la première fois au cours des années 1950, avant de se démocratiser avec la généralisation de l’utilisation des cartes bancaires à partir de 1984.

La Chine lance une vaste campagne de relance pour stimuler la croissance

Le mardi 24 septembre, la Chine a annoncé une série de mesures de relance économique, dont des baisses de son taux d’intérêt de référence, afin de contrer le ralentissement de son économie. Ces annonces interviennent dans un contexte où Pékin cherche à stimuler la croissance et à soutenir les secteurs en difficulté, notamment l’immobilier.

Le marché des cryptomonnaies face aux récentes données économiques et au pivot attendu de la Fed

Le marché des cryptomonnaies, bien que particulier, reste soumis aux grandes règles de la finance et, surtout, à celles des marchés financiers. Ces marchés réagissent aux données économiques, aux régulations et aux politiques monétaires. C’est exactement ce qui nous intéresse aujourd’hui : quel impact les récents chiffres concernant l’inflation et le marché du travail peuvent-ils avoir sur le marché crypto ? En réalité, la question centrale est de savoir comment le marché réagira au tant attendu « pivot » de la Réserve fédérale (Fed), qui pourrait débuter lors du prochain FOMC (Federal Open Market Committee) ce mercredi 18 septembre.

La crise au Moyen-Orient rapproche un peu plus Moscou de Téhéran

Le Moyen-Orient est de nouveau au centre de l’attention internationale, alors que les tensions entre Israël et l’Iran s’intensifient après l’assassinat du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh à Téhéran. Et la Russie pourrait avoir un rôle ici. Décryptage.

La macro va-t-elle enterrer les cryptos ?

Dans cette nouvelle tribune, c’est un point marchés important sur les cryptos qui vous attend. Sur fond de pensée récessionniste et de « seppuku » japonais, les cryptos ont vécu une semaine compliquée comme tous les actifs, ou presque. Est-ce la fin ? Décryptage.

Le Yen et l’emploi américain font tituber les marchés

Fin de semaine turbulente sur les marchés, n’est-ce pas ? L’indice S&P500 perd près de 4% sur les seules journées de jeudi et de vendredi, et ça n’est presque rien à côté des -5,4% de Microsoft sur la semaine ou des -5,8% de Nvidia sur la même période… Et que dire du Russel 2000, l’indice américaine de référence pour « les petites et moyennes capitalisations », qui perd lui près de 8% en deux jours ! Lorsque tout s’effondre, c’est avec un regard « macro » qu’il faut observer la situation. Prêtons-nous à l’exercice ensemble.

Vrai comeback des cryptos ?

Dans cette nouvelle tribune, c’est un nouveau point marchés sur les cryptos qui ont vécu une nouvelle très belle hausse dernièrement. Mais est-ce vraiment durable ?

Législatives françaises : les résultats laissent peser une lourde incertitude

Dimanche 7 juillet, la France et le monde ont découvert les résultats du second tour des élections législatives anticipées. Afin de faire barrage au Rassemblement National, plusieurs candidats se sont retirés de la course. Pari gagnant : le NFP prend la plus grande partie des sièges de l’Assemblée, suivi par Ensemble et enfin, le RN. Une surprise qu’il convient d’analyser…

Disclaimer

Le Programme Finneko vous rappelle que l’ensemble du contenu proposé par nos équipes ne constitue en aucun cas un conseil en investissement. Finneko ne produit aucune recommandation d’achat, de vente ou de détention d’actifs. En outre, bien que nos travaux soient réalisés à partir d’informations fiables, ils ne sont pas exhaustifs et ne constituent pas une vérité absolue. Ainsi, et ce dans la continuité de l’Esprit Finneko, nous vous encourageons à approfondir les sujets traités afin de prendre les meilleures décisions, en pleine conscience des enjeux les sous-tendant. Plus encore, ayez à l’esprit d’une réalité de marché incontournable : les performances passées ne présagent pas des performances présentes ou futures. Les marchés financiers sont soumis à des fluctuations importantes dépendantes d’une multitude de facteurs que nous avons à coeur de vous exposer. Finneko décline donc toute forme de responsabilité quant aux conséquences découlant de l’utilisation et de l’interprétation des informations rendues disponibles par le biais de ses différentes offres.